Le coût financier réel de la sécurité d’emploi

Chaque année, la publication de la liste des enseignants mis en disponibilité à l’intérieur du réseau collégial vient conforter plusieurs administrateurs dans leur crainte d’ouvrir des postes. Ces derniers brandissent des chiffres, souvent inexacts, qui laissent croire que la sécurité d’emploi coûte cher. Claire-Andrée Leclerc n’y croit pas. Chaque année, elle analyse pour le regroupement Cégep la liste officielle des enseignants mis en disponibilité et évalue les véritables coûts de la sécurité d’emploi. Pour réaliser l’opération, elle retrace chaque enseignant inscrit sur la liste et établit leurs véritables activités pour l’année : ses conclusions sont toujours spectaculaires.

  • La liste produite par le bureau de placement comprend 210 inscriptions pour la Fneeq. Une première vérification nous apprend que 17 enseignants apparaissent sous plus d’une discipline. En éliminant les doubles et triples inscriptions, on ramène le nombre initial d’enseignants mis en disponibilité à 193.
  • Un grand nombre de ces enseignants n’était tout simplement plus MED à la suite de l’obtention d’une charge à temps complet (114), d’un transfert (16), d’une démission (3) ou d’un départ à la retraite (2), ramenant le nombre réel de MED à 58.
  • 27 personnes ne recevaient aucun salaire ou recevaient un salaire provenant d’un autre budget que celui de la sécurité d’emploi, comme le congé sans solde, le recyclage, et l’invalidité, ramenant le nombre de MED à 31.
  • La protection salariale

    Après avoir établi que le nombre réel d’enseignants mis en disponibilité n’était que de 31, elle a calculé le coût réel de leur protection salariale. Le coût de la protection salariale correspond au montant nécessaire pour atteindre 80 % du salaire. À la FNEEQ, 26 enseignants MED ont eu une tâche inférieure à 80 %. Le montant total de la protection salariale (la portion de salaire entre le travail réellement effectué en enseignement et 80 % du salaire) correspond au salaire de 8,56 ETC.