La FNEEQ réagit aux propos de la ministre Beauchamp

La ministre Beauchamp envenime la situation

[lire le communiqué sur le site de la FNEEQ]

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) dénonce vigoureusement l’attitude de la ministre Beauchamp et exprime son vif désaccord avec les propos qu’elle a tenus ce matin.

En effet, prenant appui sur le fait que les étudiantes et les étudiants ont le droit d’avoir des cours en vertu de la loi, la ministre invite les cégeps et les universités à dispenser toutes les activités prévues. Encore faudrait-il savoir de quelle loi elle parle!

De l’huile sur le feu

« Doit-on rappeler à la ministre le nombre historique d’étudiants en grève ? Doit-on réitérer que la question de l’accessibilité à l’enseignement supérieur est un enjeu social ? », questionne Jean Trudelle, le président de la FNEEQ.

Hier, la direction du Collège de Valleyfield avisait les étudiants du collège de la reprise des cours le jeudi 12 avril, reniant du coup le protocole d’entente convenu entre le collège et l’association étudiante à l’effet de suspendre les cours tant qu’il y aura grève. Les étudiants sont en grève jusqu’au 16 avril, date de leur assemblée générale.

« Dans un tel contexte, un retour forcé le 12 avril place les profs entre l’arbre et l’écorce. S’ils respectent les directives de leur employeur et dispensent leur cours, ils font fi d’une décision prise de façon démocratique par leurs étudiants », déclare Jean Trudelle, le président de la FNEEQ. Avouons que cela est peu propice à la réalisation d’objectifs pédagogiques.

« L’attitude de la ministre nous apparaît hautement irresponsable et l’incitation à forcer un retour en classe ne fera que jeter de l’huile sur le feu. Cela risque de générer des affrontements et de radicaliser davantage les positions », poursuit-il.

Pour la FNEEQ, les directives énoncées par la ministre de l’Éducation contribuent aussi à faire dévier le débat social porté par les étudiantes et les étudiants qu’est l’accessibilité à l’enseignement supérieur.

« Le refus obstiné du gouvernement d’amorcer un dialogue ne mène à rien. Il importe de trouver une solution à la crise qui a cours, mais ce n’est certes pas en imposant un retour en classe par la voie de la judiciarisation que l’on y arrivera », conclut Jean Trudelle.